L'intensité de la couleur, sa luminosité, les rapports de tons osés, peuvent être d'une aveuglante beauté. Ils m'apportent une émotion intense que j'aimerais faire partager à ceux qui regardent mon travail.
J'ajoute à la fulgurance de la couleur des sables venant de tous les pays du monde, apportés par des amis ou fruits de mes propres recherches. Leur matité, les nuances des terres contrastent avec l'intensité des pigments purs, le bleu outremer ou le rose tyrien qui ont une telle puissance colorée. Cela irradie.
La technique est libre, les couches multiples, l'imaginaire se laisse aller à des surprises, le travail est long, passionnant. J'appelle cela : "sables et pigments".
J'expose aussi ma peinture à l'huile sur toile, avec beaucoup de superpositions ; ce sont comme des peaux qui se dédoublent et je finalise avec des transparences lumineuses pour rendre la couleur sensuelle.
Je vis au milieu de la couleur, je la retrouve le matin, elle m'attend et je deviens magicienne. Comme pour la musique, je cherche des résonnances, des emportements : les couleurs chantent, elles chuchotent entre elles, elles s'interpellent, elles se répondent. Je ne puis vivre sans la couleur, les pinceaux, les parfums de l'atelier.
Le peintre a besoin des autres pour exister mais il ne doit compter que sur lui seul pour avancer dans sa démarche.
L'abstraction et l'imaginaire sont porteurs d'émotions et l'observation du réel s'enrichit de toute vision.
Le mouvement, c'est la vie. Aussi mon travail bouge, s'élance et possède une vitalité interne. Le ciel, la terre, le feu, la mer, les vagues sont présents.
La Bretagne me touche par sa beauté primitive, le Sud, où j'ai longtemps vécu, par l'intensité des contrastes, la lumière qui claque, le bleu intense de la mer.
J'aime les espaces de l'imaginaire qui font rêver. Ces rêves se matérialisent dans les éléments car, par leur existence, ils stimulent mon potentiel créatif et cernent mon inconscient dans ses forces premières.